Je n'ai jamais rien été d'autre que le fruit d'une union interdite.
Une histoire compliquée à laquelle je n'aime pas me fier, je le sais c'est tout. Il n'y a rien a ajouté à cela et d'ailleurs personne n'a jamais voulu m'en parler. Mes sœurs ont bien de la chance. Je suis un peu l'intrus entre Petite Cendre qui suscite l'intérêt de notre meneur sans véritables explications et Petite Aurore qui traîne toujours dans les pattes de père. Moi je n'ai que mère. Et mes larmes. Mère a dit qu'elle aussi avait été confrontée à ses gouttes salées quand elle avait mon âge. Qu'il fallait apprendre à respecter les larmes. Qu'elles étaient porteuses de souffrances, mais aussi de renouveau. Moi je les hais. Elles me pourrissent la vie, me font passer pour un chaton pleurnichard malgré l'étrange silence qui les entoure. Maman essai m'aimer autant que Petite Cendre et Petite Aurore, mais elle n'y arrive pas. Elle m'aime uniquement quand papa et Étoile du Temps se crachent dessus et s'insultent. Dans ces moments, mère pleure comme moi. Elle se blottit dans ma fourrure à la manière d'une chatonne apeurée. Et puis elle répète comme une litanie « désoler, désoler, désoler... ». Désoler de quoi ? Mère est la seule à le savoir et je pense que ce secret la tue à petit feu. Mes sœurs sont exclues des instants de faiblesse de mère. J'ai l'impression que dans sa faiblesse mère les détestes. Alors je déteste aussi mes sœurs, papa et Étoile du Temps car ils font pleurer maman et que je n’aime pas quand les beaux yeux bleues de mère ils sont plein de larmes. Au début je n’aimais pas quand mère sanglotait dans ma fourrure, je me disais « Ta maman elle t'aime que quand elle n’aime pas les autres ». Et puis après c'est devenu normal. Mère doit simplement être une jeune chatte un peu perdue dans l'éducation de ses enfants. Quand j'ai dit ça a mère, elle a offert un pauvre sourire et m'a répondu un peut-être les yeux dans le vague. Je n'aime pas les réponses imprécises comme celle-là. Et mère en donne beaucoup trop. Mais je ne m'énerve jamais. Il n'y a que mère qui veut m'écoute jusqu'au bout alors je la respecte. Beaucoup. Papa, je ne sais pas s’il a bien vu qu'il avait un fils. Je crois plutôt qu'il y a sa fille et « l'autre qui n'aurait jamais dû exister ». Moi je ne suis rien. Et c'est bien pire. Des fois je me dis qu'un jour j'irai vivre dans une montagne avec personne dessus à part mère est moi. Et mes larmes seraient gelaient par le vent glacé qui soufflerait très fort pour endurcir nos cœurs. Et quand papa reviendrait en pleurant qu'il aime maman je lui dirais « Maman elle veut que tu arrêtes de crier, que tu aimes tous tes enfants, mais ça tu n'en seras jamais capable. ». Et je le chasserai. Et si mes sœurs venait je leurs diraient de partir, parce que je les déteste d'être aussi importante, et je les chasserais. Et si même le chef venait sur ma montagne je lui demanderais « Pourquoi ? ». Car lui, je voudrais qu’il me réponde. Et vu que mes larmes se glaceraient, notre chef ne les verrait pas et il me dirait la vérité. Car il penserait que je suis brave. Et je pourrais dire à maman que ce n’est pas grave, même si ça l'ait. Que je comprends même si c'est faux.
C'est Mon rêve il est grand et irréalisable. Mais quand j'y pense j'oublie de penser à maman qui pleure beaucoup, à papa qui hurle et à mes sœurs qui tremblent. Et ça c'est bien.

Petit Murmure, une demi-lune

Petit Murmure...
Mon tendre chaton, quand je te vois si seul si perdu au milieu de monde cruel, je m'en veux. Je n'ai jamais était une bonne mère avec toi et tu le sais. Pourtant j'aurais tant voulu tu sais.... Tu es tellement jeune. Si innocent, mais avec des rêves dépourvues d'émotions et d'imaginaire. Avec des pensées dures et une solitude effrayante. Tu n'as jamais réussis à trouver des gens qui t'aimaient assez. Honte à tes pères ! Rêve ne t'as jamais accordé un regard et il contribue à t'enfoncer dans ta douleur, avec son visage grave. Je culpabilise à sa place. C'est peut-être ça aimer ressentir ce que l'autre ne prends pas le temps de faire... Si tu savais toute l'histoire, mon chéri, tu me haïrais, mais tu es distant des avec les autres pour cela. J'ai trop souvent l'impression que tu es tapi au sommet d'un lieu d'on tu es le seul maître et d'où tous les autres sont bannis. Parfois je lis dans tes prunelles une invitation. Brève. Presque une supplique. Mais je suis une mère indigne et je n'y réponds jamais, trop peur de te décevoir aussi. Trop lâche. Je sais que tu souffres terriblement. Je le sais, je le sens et je ne fais rien. Je suis minable. Je me contente d'espérer que tu deviennes plus fort que moi. Je t'ai déjà vu pleurer, tu me rappels ma faiblesse. Tu me rappels à quel point j'étais vulnérable, et irrémédiablement tu me rappels que c'est Rêve qui m'a sauvé de cela. Et je m'enfonce un peu dans cette souffrance comateuse dont le monde semble être fait. Pourtant tu es différent. Si je t'ai déjà vu pleurer je t'ai aussi vu te blessé délibérément, comme si le sang apprendrais à tes larmes à ne plus sortir. Pitié clan des Étoiles faites qu'il ne t'arrive jamais rien... Je ne veux te faire de fausses promesses mon ange, alors je t'en supplie fais attention à toi...

Confidences d’une Lieutenante, Enchanteresse Ailée

Roux, tu es roux comme la flamme que tu n'es pas.
Tu es magnifique, les chatonnes te tournent autour dommage que tu ne les vois pas plonger dans le monde que tu t'es créer. Ta fourrure est mi longue surement un cadeau de ton autre père... Le plus spécifique chez toi c'est ta crinière. Une crinière blanche touffue qui te fait ressembler aux félins d'autre fois. Je t'aime tant mon petit... Mais pas assez. A côté de cela tes pupilles bleues glaces tranchent. Je pense que ses yeux trop claires tu les tiens de moi. Mais toi ce n'est pas un ciel où les oiseaux viennent voler. C'est un lac gelé. Des prunelles intransigeantes et envoutantes. Ton regard c'est comme un appel muet. Comme une force magnétique qui attirent ceux qui croisent ton chemin. Et pourtant quelque chose de violent et d'effrayant habite tes pupilles. Quelque chose qui poussent les gens qui souhaiteront apprendre à te connaître, à reculer précipitamment. J'espère que tu ne ressens pas cette crainte que semble nourrir ces imbéciles à ton égard... de tout façon tu ne les vois pas, tu es toujours ailleurs. Toujours trop loin. C'est ma faute, rien ne pourra racheter mes erreurs. Et mes erreurs deviendront le fardeau de mes enfants...

Confidences d’une Lieutenante, Enchanteresse Ailée